28 mars 2022
Actualités

Emilie Dutoya – Présidente de l’Aglia

 

– Vous êtes en charge des dossiers pêche et cultures marines à la Région Nouvelle Aquitaine, quels sont les dossiers prioritaires pour vous ?

Ces filières occupent une place importante dans le tissu économique néo-aquitain ; en effet, la Nouvelle-Aquitaine ce n’est pas moins de 7 ports de pêche majeurs, 5 criées (La Rochelle, La Cotinière, Royan, Arcachon et Ciboure / Saint Jean de Luz), 527 navires de pêche professionnelles, 1182 ostréiculteurs (première région ostréicole), 158 mytiliculteurs, 138 pêcheurs à pied professionnels et 83 millions d’euros de produits vendus sous criées (chiffres au 31/12/2021).

La conchyliculture et la pêche sont incontestablement des métiers d’avenir. Pour autant, ces métiers souffrent d’un déficit d’image et d’attractivité.

Face à cela, plusieurs actions sont donc à mener conjointement : poursuivre et renforcer l’accompagnement à la transmission et à l’installation avec notamment le soutien à la modernisation des outils de travail (navires, équipements,…) pour réduire la pénibilité, renforcer la mise en réseau et la structuration des acteurs à l’échelle de chaque filière, mais aussi entre les filières ainsi qu’entre l’amont et l’aval afin de construire des réponses communes efficaces pour faire face aux défis socio-économiques, sanitaires et environnementaux ; ou encore poursuivre la réduction de l’impact des activités sur le milieu (la sélectivité des engins par exemple ou la réduction des émissions de CO2 à bord des navires de pêche,…).

Sur les questions environnementales, je tiens à rappeler néanmoins que les professionnels de la pêche et des cultures marines sont les premiers à s’être impliqués dans la gestion du milieu marin, la pérennité de leurs activités dépendant avant tout de la qualité de ce milieu. Les actions qu’ils mènent depuis plusieurs décennies pour une gestion équilibrée et responsable des écosystèmes et des ressources marines sont nombreuses. Nous devons continuer sur cette voie.

 

– Certains de ces sujets sont communs à la façade Atlantique, comment la collaboration avec les autres Régions est-elle envisagée ?

Dans un contexte en pleine évolution, la performance des outils de production, la gestion durable des ressources et la qualité des milieux aquatiques, ou encore la qualité des produits halieutiques sont au cœur des préoccupations des filières, quelle qu’elle soit.

Il est évident que certains sujets que nous partageons doivent être traités à l’échelle de la façade et non des seules régions.

En Nouvelle-Aquitaine, nous avons voté depuis juillet 2019 une feuille de route dédiée à la transition énergétique et écologique qui irrigue l’ensemble de nos politiques publiques.

Les sujets environnementaux sont des sujets universels sur lesquels nous devons réfléchir collectivement : j’évoquais la réduction des émissions de CO2 à bord des navires…pourquoi ne pas lancer une étude sur l’ensemble des ports de la façade ?

Nous nous retrouvons également sur la question de la sélectivité des engins, ou encore sur l’attractivité des métiers.

L’ensemble de ces sujets est à discuter collectivement et des actions communes pourraient être envisagées.

 

– L’AGLIA est un acteur à part entière sur la façade Atlantique, quel rôle doit-elle jouer dans ces dossiers ?

Il est important de rappeler que l’AGLIA reste encore aujourd’hui la seule association de ce type en France qui regroupe au sein d’une même entité les acteurs professionnels et les 3 Régions, reconnue par sa pertinence, son expertise et les actions qu’elle développe.

Bien évidemment, l’AGLIA doit poursuivre ses actions de coopération, de coordination, d’expertise et d’animation des projets en cours (la sélectivité des engins, les captures accidentelles de dauphins) et à venir ; ou encore la diffusion des bonnes pratiques.

L’AGLIA joue enfin un rôle majeur d’interface avec le monde scientifique.

L’AGLIA doit donc continuer à être identifiée comme un outil privilégié qui doit répondre aux problématiques des professionnels sur l’ensemble de sa façade sans distinction en se saisissant aussi de certains sujets majeurs d’actualité (la question de la sole par exemple).